- 9 septembre 2015 - Cameroun
SOUS LA MENACE DU RADICALISME MUSULMAN ET DES SECTES
Le Cameroun est sous la menace du radicalisme religieux musulman et des sectes et cultes pentecôtistes qui nécessitent la mise en place d’une réponse "globale et cohérente" des pouvoirs publics et des organisations religieuses.
Il s'agit d'empêcher la détérioration du climat religieux et éviter des violences à connotation religieuse observées dans les pays voisins que sont le Nigéria et la République centrafricaine, indique l'International "Crisis Group (ICG)".
Cette
ONG souligne que la pénétration d’un islam fondamentaliste et l’essor d’Églises pentecôtistes revivalistes, dites du Réveil, bouleversent le paysage religieux et mettent en place les ferments de l’intolérance religieuse dans le pays Cameroun.
Cette pénétration de courants fondamentalistes, combinée aux tensions communautaires, constitue "un risque spécifique" au Nord et génère une concurrence pour les dirigeants de la communauté musulmane qui a parfois abouti à des conflits locaux.
"Face à ce radicalisme émergent, la réponse de l’Etat et des organisations religieuses demeure insuffisante, et dans certains cas porteuse de risques", déplore l'ONG, tout en relevant que cette réponse se limite à la menace posée par Boko Haram.
Pour l'ICG, si, contrairement à ses voisins - le Nigeria et la République de Centrafrique -, le Cameroun n’a jamais connu de violences religieuses importantes, l’émergence de poches de radicalisme risque maintenant de changer la donne et de porter atteinte au climat habituel de tolérance religieuse, par la montée en puissance d’un islam plus rigoriste dont la forme la plus répandue est le wahhabisme";
Les
mutations actuelles touchent majoritairement une nouvelle génération de jeunes Camerounais musulmans du Sud, tandis que l’islam soufi, incarné au Nord par les Peuls, recule". Dans la partie septentrionale, la pénétration des courants fondamentalistes, combinée aux tensions communautaires locales, est potentiellement source de conflits.
Dans le Sud, la compétition des dirigeants de la communauté musulmane entre soufis et groupes proches du wahhabisme s’accentue.
Au sein du christianisme, l’essor des Églises de réveil a brisé le monopole de l’Eglise catholique et des Eglises protestantes historiques. Souvent dépourvues d’existence légale et mal considérées par les catholiques, ces Églises nouvelles prêchent une forme d’intolérance religieuse, s’auto-excluent du dialogue interreligieux et sont hors de l’espace religieux officiel, bien que soutenant le régime pour la plupart.
Face à ces nouvelles formes d’intolérance religieuse, les initiatives de dialogue interreligieux sont "faibles, dispersées" et ne touchent qu’une minorité de la population, les autorités nationales sous-estimant le potentiel "conflictogène" de ces changements du paysage religieux. (source : cath.ch)
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